Les informations essentielles sur les travailleurs du sexe

Comme toute communauté ou industrie qui porte le stigmate d’une légalité limitée, le travail du sexe est notoirement difficile à classer, car il est si difficile à quantifier. D’un point de vue politique, son statut marginal aux yeux de la loi signifie qu’il existe très peu de données concrètes et rapides permettant de dresser un tableau précis du secteur.

Généralité concernant les travailleurs du sexe

Les travailleurs du sexe sont des adultes qui reçoivent de l’argent ou des biens en échange de services sexuels consensuels ou de performances érotiques, régulièrement ou occasionnellement. Les stars du porno, les cam girls, les strip-teaseuses, les opérateurs de téléphone rose, les escortes d’agence et les prostituées de rue vendent tous leurs services sexuels sous une forme ou une autre, mais par des voies différentes et avec des degrés d’exposition variables aux clients. Les disparités frappantes entre les risques et les avantages associés impliquent qu’il n’existe pas de « marché » unifié pour le travail du sexe, ni d’étiquettes universelles acceptées par ses diverses communautés.

Le terme « travailleur du sexe » souligne que le travail du sexe est une profession. La prostitution, en revanche, a des connotations de criminalité et d’immoralité. De nombreuses personnes qui vendent des services sexuels préfèrent le terme « travailleur du sexe » et trouvent le terme « prostitué » dégradant et stigmatisant, ce qui contribue à leur exclusion des services sanitaires, juridiques et sociaux. Les gérants de sites de petites annonces érotiques sont aussi des travailleurs du sexe.

Les travailleurs du sexe vendent des services sexuels afin de gagner leur vie. La grande majorité des travailleurs du sexe choisissent de le faire parce que c’est la meilleure option qu’ils ont. De nombreux travailleurs du sexe luttent contre la pauvreté et le dénuement et n’ont guère d’autres possibilités de travail. Certains trouvent que le travail du sexe offre un meilleur salaire et des conditions de travail plus souples que d’autres emplois. D’autres encore choisissent le travail du sexe pour explorer et exprimer leur sexualité.

La criminalisation des relations sexuelles

La criminalisation des relations sexuelles entre adultes, volontaires et consensuelles, y compris l’échange commercial de services sexuels, est incompatible avec le droit humain à l’autonomie personnelle et à la vie privée. Un gouvernement ne devrait pas dire à des adultes consentants avec qui ils peuvent avoir des relations sexuelles et à quelles conditions.

La criminalisation expose les travailleurs du sexe aux abus et à l’exploitation de la part des responsables de l’application des lois, tels que les policiers. Elle rend les travailleurs du sexe plus vulnérables à la violence, notamment au viol, à l’agression et au meurtre, par des agresseurs. Ces derniers considèrent les travailleurs du sexe comme des cibles faciles parce qu’ils sont stigmatisés et peu susceptibles de recevoir de l’aide de la police. La criminalisation peut également contraindre les travailleurs du sexe à travailler dans des endroits peu sûrs pour éviter la police.

La décriminalisation signifie la suppression des sanctions pénales et administratives qui s’appliquent spécifiquement au travail du sexe, créant ainsi un environnement favorable à la santé et à la sécurité des travailleurs du sexe. Pour que la décriminalisation soit significative, elle doit s’accompagner d’une reconnaissance du travail du sexe en tant que travail, permettant au travail du sexe d’être régi par le droit du travail et des protections similaires à celles des autres emplois. Si la décriminalisation ne résout pas tous les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs du sexe, elle est une condition nécessaire à la réalisation des droits humains de ces derniers.